Том 4. Письма 1820-1849 - Страница 52


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Впрочем, возможно, я ошибаюсь, либо у бедняжки есть какое-то тайное горе. Может, причиною то, что у нее нет детей, да к тому же она видит, что муж гораздо меньше теперь ее любит, чтобы можно было надеяться воплотить эту мечту. Увы, увы! Когда лежишь в постели с женой, читать ей стихи Шиллера — это еще не все. Оба они и старая Ганштейн кланяются тебе. Анна пишет тебе сама.

Как малышка Мари? На расстоянии мне кажется, что ты несправедлива к ней и что ее так называемые капризы всего лишь милые шалости. Льщу себя надеждой, что найду ее в более добром здравии.

Прощай, милая кисанька, я непременно выезжаю 21-го, потому что каждый день бывают минуты, когда я чувствую себя как без рук, совершенно разъятым на части.

Забыл сказать, что я был вынужден заказать себе шерстяные панталоны, чтобы иметь возможность представиться ко двору. Оказалось, что Щука забыл взять мои. Но как он не хотел поначалу признаваться в своей небрежности, он просто положил мне свои — в надежде, что я не замечу подмены. И это ему, вероятно, вполне бы удалось, если бы обширные панталоны, в которые он пытался меня вырядить, не заставили меня испытать непривычное ощущение свободы, и тем самым обман вскрылся. Каков хитрец Щука?..

Тютчевым И. Н. и Е. Л., 1/13 сентября 1842

72. И. Н. и Е. Л. ТЮТЧЕВЫМ 1/13 сентября 1842 г. Мюнхен

Munich. Ce 1/13 septembre 1842

Je désire, chers papa et maman, que cette lettre vous parvienne avant celle que je vous ai écrite d’Ostende et que vous soyez au plutôt rassurés relativement à l’argent que devait m’être transmis par Mr de Maltzoff. Deux jours après mon retour à Munich j’ai reçu les lettres de change en question, et il ne me reste plus qu’à vous remercier des soins que vous avez bien voulu donner à cette affaire. Nicolas vous aura informé, je suppose, du changement survenu dans ses projets et de la résolution qu’il a prise de passer l’hiver prochain à Vienne. Bien que j’eusse compté sur lui pour faire en commun le voyage de Pétersbourg, je n’en persistais pas moins dans l’idée d’y aller passer l’hiver, comme je vous le disais dans ma dernière lettre, lorsqu’au moment de m’embarquer à Ostende, d’où il ne faut que six jours pour arriver à Kronstadt, j’ai appris, à mon très grand désappointement, que la Grande-Duchesse Marie de Leuchtenberg, dont la présence m’eût été si nécessaire à Pétersbourg, allait en partir pour tout l’hiver en Italie. Cette nouvelle m’arrêta tout court et m’a fait modifier mon plan en ce sens qu’au lieu de commencer par Pétersb<ourg> je commencerai par vous, et je suis convenu avec Nicolas que nous ferions le voyage ensemble et que de Vienne nous nous rendrions directement auprès de vous. Maintenant je suis tout à fait à sa disposition, et mon départ dépendra du sien.

Un autre désappointement qui m’attendait à Pétersb<ourg>, c’était l’absence de Mad. de Krüdener qui, elle aussi, passera cet hiver à l’étranger et qui se trouve en ce moment ici avec son amie la Comt<esse> Annette Chérémétieff. J’ai un grand plaisir à la revoir, d’autant plus que je ne m’y attendais aucunement.

Nous sommes revenus ici après un absence de 4 mois à peu près, très satisfaits du voyage et même du succès de la cure, au moins de la dernière, de celle des bains de mer. Je vous ai déjà dit, je crois, que Kissingen n’avait pas réussi à ma femme, par contre, Ostende lui a fait un bien réel. J’y ai pris aussi quelques bains par pure curiosité et sans nécessité aucune.

Quant au voyage, c’est un des plus agréables qu’on puisse faire. Ces bords du Rhin que je ne connaissais encore ont tout à fait répondu à mon attente. Il est vrai que je les ai vus dans un moment plus favorable que mon pauvre oncle Николай Николаевич qui en 1828, ne voulant pas quitter l’Allemagne sans avoir vu le Rhin, est parti de chez nous pour aller le visiter par une belle matinée du mois décembre, avec 14 degrés de froid et quatre pieds de neige. J’ai eu grand plaisir aussi à voir la Belgique, avec ses superbes villes et ses campagnes qui ne sont qu’un jardin continu que l’on traverse du Rhin jusqu’à la mer sur un espace de près de 300 verstes en 8 heures du temps grâce au chemin de fer.

A notre retour nous avons fait à Mayence une rencontre qui nous a fait grand plaisir et à laquelle certainement j’étais loin de m’attendre. C’est celle d’Евтих Ив<анович> Сафонов, et qui de plus est marié. Malheureusement, ce n’est pas à l’occasion de son mariage qu’on aura pu dire qu’on ne perdait rien pour attendu. Il est évident qu’il aurait mieux fait de se marier plus tôt. Il atteint là, sa femme et ses deux belles-soeurs, faire une tournée en Suisse et de là à Paris où il compte passer l’hiver. Ce n’est pas, vous le pensez bien, le seul compatriote que nous ayons rencontré dans notre voyage. C’est prodigieux, ce qu’il y a de Russes sur les grandes routes et combien leur nombre a augmenté depuis la nouvelle taxe sur les passeports. Le fisc a évidemment fait là une excellente affaire. A Kissingen, où j’ai passé six semaines, la colonie russe était la plus nombreuse de toutes. Il y avait là entr’autres la P<rinc>esse Чернышев, femme du Ministre de la guerre, Mad. Нарышкин, née Лобанов, que je connaissais déjà, Мальцов et sa femme, le général Тучков et une des plus anciennes connaissances de papa qui je ne m’attendais guères à rencontrer, le vieux Новосильцов avec son fils et sa fille mariée. C’est même à Kissingen et le lendemain de son arrivée que le pauvre homme a eu la douleur d’apprendre la nouvelle de la mort de sa mère qu’il quittait pour la première fois depuis plus de cinquante ans.

Nous sommes de retour ici depuis une semaine, et ma femme nous a déjà quittés pour aller à Tegernsee retrouver les enfants qu’elle était impatiente de voir et qui n’ont cessé de se bien porter pendant tout ce temps de notre absence. Elle se réserve de vous écrire elle-même sous peu et me charge en attendant de ses respects.

Je vous ai dit qu’à mon retour je comptais prendre un arrangement définitif à l’égard des deux petites. Après un examen je me suis décidé à les placer dans l’Institut des demoiselles nobles qui est un établissement tout à fait recommandable et est placé sous la protection immédiate du Roi et de la Reine. L’éducation qu’on y reçoit est complète et ne laisse rien à désirer pour le fonds. La pension pour chacune des petites est de 800 roubles par an, excepté la première année, où elle est de 1200 roubles, à cause des frais que nécessite leur équipement, dont la charge est à l’Institut. J’ai tout lieu de croire qu’elles y seront bien et que cet arrangement n’est pas moins dans leur intérêt que dans le mien. Pour ce qui est de la religion, comme il y a dans l’Institut plusieurs élèves de la religion grecque, elles receveront un aumônier grec qui est ici, une instruction religieuse convenable. C’est pour pouvoir réaliser tous ces arrangements que je vous ai prié de me faire passer l’argent que je dois à vos bontés et que je tâcherai à employer dans sa totalité et du mieux que je pourrais à l’objet auquel je l’avais de tout temps destiné. Quant à Anna, elle est toujours auprès de sa tante Maltitz. J’ai été la voir au mois de juin dernier, de Kissingen. Depuis j’ai appris qu’elle avait été malade, mais d’après des dernières nouvelles elle était de nouveau en voie de convalescence.

Voici, chers papa et maman, une lettre que vous aurez quelque peine à déchiffrer, tant à cause de l’écriture que du papier qui est abominable. Mais comme Nicolas avait aussi l’intention de vous écrire, je m’en rapporte à sa lettre pour vous expliquer les endroits peu lisibles de la mienne.

Adieu, je baise vos chères mains et suis à tout jamais votre très dévoué fils

T. T.

Перевод

Мюнхен. 1/13 сентября 1842

Я желаю, любезнейшие папинька и маминька, чтобы это письмо дошло до вас ранее того, что я писал вам из Остенде, дабы вы возможно скорее успокоились касательно денег, которые должен был передать мне г-н Мальцов. Спустя два дня по моем возвращении в Мюнхен я получил означенные векселя, и мне остается только благодарить вас за ваши хлопоты в этом деле. Полагаю, что Николушка известил вас об изменениях, возникших в его планах, и о принятом им решении провести будущую зиму в Вене. Хотя я и рассчитывал отправиться в Петербург вместе с ним, тем не менее я не отказался от мысли провести там зиму, как говорил вам в моем последнем письме, — но в ту минуту, как я собирался садиться на пароход в Остенде, откуда до Кронштадта всего шесть дней, я узнал, к большому своему разочарованию, что великая княгиня Мария Николаевна Лейхтенбергская, присутствие коей было бы мне так необходимо в Петербурге, уезжает оттуда на всю зиму в Италию. Это известие сразу заставило меня изменить мой план в том отношении, что я начну не с Петербурга, а с вас, и мы условились с Николушкой путешествовать вместе и из Вены прямым путем ехать к вам. Теперь я вполне в его распоряжении, и мой отъезд будет зависеть от него.

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