Это письмо застанет вас еще в Минске; для большей верности я адресую его Николушке с просьбой доставить его вам. Совсем недавно мы имели от него известия из Варшавы. Он написал моей жене очень ласковое и очень любезное письмо, уведомляя ее о своем согласии быть крестным отцом будущего ребенка. Но у него оказался соперник в лице Северина, который также во что бы то ни стало желает быть крестным отцом упомянутого ребенка. Что касается до меня, я ничего не имею против этого, с условием, чтобы Николушка был крестным отцом № 1.
Очень благодарю мою милую Дашиньку за память. Она извинит меня за то, что я не пишу ей отдельно и не столь пространно, сколь желал бы. Я очень часто думаю о ней и искренне желаю ей счастья. Как ее здоровье? Ваше присутствие, любезнейшая маминька, должно служить для нее большим утешением. Долго ли еще пробудете вы в Минске? В ее письме к моей жене есть упоминание о том, что мне так дорого и что хранится так глубоко в моей душе. Это упоминание о бедном ребенке, которого она потеряла, — родившемся в самый день моего отъезда от вас и умершем на руках той, которая не замедлила за ним последовать. Хорошо было бы соединиться с ними.
Простите, любезнейшие папинька и маминька. С нетерпением жду известий о вас. В вашем последнем письме упоминается о здоровье маминьки, оно очень беспокоит меня. Сохрани и защити вас Господь и дай нам милость увидеться еще раз — и скоро.
Передайте мой дружеский привет Сушкову…
Целую ваши ручки.
Ф. Тютчев
Минхен. 14 апреля 1840
Je ne veux pas, chers papa et maman, laisser passer la grande fête de ce jour sans vous offrir mes félicitations… Je rentre à l’instant même de la messe où j’ai fait communier Anna à laquelle j’ai fait faire ses dévotions, la semaine dernière… Bien qu’il y ait déjà plusieurs années que je n’ai vu cette fête célébrée en Russie je n’ai jamais pu m’accoutumer à la voir revenir, sans éprouver le mal du pays et ce n’est pas la seule circonstance dans l’année où je fais l’expérience que les impressions de l’enfance rajeunissent à mesure que l’homme vieillit.
Вы где встретили праздник? С кем вы разгавливались? И вспомнили ли вы обо мне?..
Maintenant j’ai à vous annoncer une nouvelle que vous avez probablement déjà apprise par Nicolas. Ma collection de demoiselles vient de s’enrichir d’une petite fille de plus dont ma femme est accouchée le mois dernier, l’enfant a été baptisé par le prêtre grec, sous le nom de Marie, Sévérine en a été le parrain et maman a été représentée par Clotilde dans ses fonctions de marraine. L’accouchement avait été des plus heureux. Mais ma femme s’étant obstinée, contre mon avis, à nourrir la petite, a cruellement expié cette malencontreuse tentative. Outre qu’elle s’est vue obligée à y renoncer, dès le cinquième jour, par suite d’un engorgement de lait au sein, il lui est venu, à ce malheureux sein, plusieurs abcès qui lui ont fait souffrir l’impossible pendant des semaines entières et m’ont abîmé les nerfs pour des mois. Maintenant elle est mieux. Mais il faudra beaucoup de soins et régime, pour qu’elle soit entièrement rétablie. Le médecin lui recommande avant tout le séjour de la campagne et les bains froids, et elle a pris en conséq<uence> une maison à Tegernsee où l’on peut mieux qu’ailleurs réaliser cette double condition et dont le séjour devient d’année en année plus animé et plus brillant. Entr’autres personnes qui doivent y passer l’été je me fais une véritable fête de revoir Mad. de Krüdener qui est attendue ici vers l’époque de l’arrivée de l’Impératrice en Allemagne et qui passera dans ce pays-ci tout le temps que l’Impératrice restera à Ems.
Le Grand-Duc Héritier est toujours à Darmstadt, et c’est le mois prochain que je compte y aller pour lui faire ma cour et lui rappeler dans l’occasion ses gracieuses promesses de l’année dernière. Je viens d’écrire à ce sujet à Joukoffsky, par Sévérine, qui veut d’y aller et qui certainement l’emportera de son mieux en ma faveur auprès du C<om>te Orloff qui a beaucoup d’amitié pour lui. Ce qui me fait faute, ce n’est pas tant les personnes dont je puis réclamer l’appui que de savoir ce que je dois demander. Je ne veux plus de la position d’un secrétaire de légation — et un poste supérieur, comme celui d’un conseiller de légation ou d’un ch<argé> d’aff<aire>s, est plus difficile encore à trouver qu’à obtenir. Et pour finir, ce que j’ai à vous dire de moi, sur le chapitre du service, j’ai à vous annoncer que j’ai avancé en grade de conseiller de collège, avec deux années d’ancienneté et que de plus, j’ai eu finalement la fameuse boucle pour 15 ans.
Il n’y a que mes réclamations d’argent auxquelles le Ministère n’a pas fait droit jusqu’à présent. Il me doit encore cinq mois de mon traitement de ch<argé> d’aff<aire>s à Turin.
En attendant j’ai reçu par Constantin T<olboukhine> de Pétersb<ourg> la lettre de change de 2000 r<oubles> que vous avez eu la bonté de m’envoyer et dont je vous remercie bien sincèrement. Je voulais aussitôt après avoir reçu la lettre de T<olboukhine> lui en accuser réception. Mais j’ai garé l’adresse qu’il m’avait envoyé et me suis trouvé forcé d’ajourner indéfinitivement ma réponse.
Je suppose que la lettre que je vous écris en ce moment vous trouvera déjà établis à Овстуг, et c’est pour cette raison que je vous l’adresse à Moscou. Quant à Nicolas, en dépit de la promesse et des telles que je lui écris, je n’ai pas réussi depuis des mois à obtenir un signe de vie de lui. Je m’adresse à vous pour avoir de ses nouvelles, ainsi que de Dorothée.
Mes filles se portent à charme, toutes les 4. Rien que ce soit assurément une chose affreuse que d’avoir quatre filles, elles sont, de l’avis de tout le monde, assez gentilles pour me consoler de ce malheur. En effet, elles sont très bien. Ma femme est parfaite pour les enfants et s’en occupe avec une tendresse que je ne puis assez reconnaître. Elle me charge de vous offrir ses respects et se propose de vous écrire aussitôt qu’elle aura recouru un peu plus de forces. Quant à ma santé, elle est au total beaucoup meilleure que par le passé. Cependant le retour du printemps m’a valu, ces jours derniers, comme une recrudescence de mon mal habituel.
P. S. Je ne puis terminer cette lettre sans m’acquitter de la commission dont m’a chargé auprès de vous le vieux C<om>te Tolstoy. Я сейчас от него. Ходил с ним христосоваться. Он много расспрашивал меня про вас и много рассказывал про связи свои с маминькиною роднею — Львом Васильев<ичем>, Михайлой Льв<овичем> и т. д. Очень вас любит и непременно хочет, чтобы я был его внуком. Каждый раз я должен обещать, что буду вам кланяться. — Простите. Целую ваши ручки и еще раз поздравляю с великим праздником.
Мюнхен. 14 апреля 1840
Я не хочу, любезнейшие папинька и маминька, пропустить сегодняшний великий праздник без того, чтобы принести вам свои поздравления… Я только что вернулся от обедни, куда водил причащаться Анну, так как по моему желанию она говела на прошлой неделе… Хотя я уже несколько лет не присутствовал на праздновании этого дня в России, я никак не могу привыкнуть к тому, чтобы встретить его наступление без тоски по родине, и это не единственное обстоятельство в году, когда я познаю на опыте, что впечатления детства молодеют по мере того, как человек стареет.